Quelques lignes pour prolonger un peu les entrées “musique” du top de fin d’année paru chez Le Gospel (allez donc voir ça). Il ne s’agit d’ailleurs pas tant de terminer 2025 que de tenter de commencer 2026 au mieux, dans la mesure où cette année ne s’annonce pas bonne (mais y aura quand même des cools trucs, on s’en assurera). Courage !
Et avant de quitter ce monde, quittez Spotify.
oklou – choke enough
On trouvera difficilement mieux pour aborder 2026 qu’une pop à la fois familière et inédite. Et il y a mieux que l’édition augmentée de l’album, cette opération devenue une habitude pour vendre deux fois le même album sur les plateformes de streaming et atteindre le disque d’or à peu de frais. Le tiny disk concert d’oklou constitue la plus émouvante prolongation de choke enough, convoquant des Beach Boys éblouis par la lumière du jour en sortant de boîte au petit matin.
Sunareht – Poly Armour
Un peu épuisant sur un album entier, Sunareht est parfait le temps d’un EP, surtout pour les gens comme moi qui n’y connaissent pas grand-chose aux musiques électroniques. C’est parti pour seize minutes à s’enfermer sous la vitre d’un flipper pour rebondir violemment d’une extase chimique à une autre (faites-en ce que vous voulez, pour moi les voix piaillent clairement une ode à la kétamine sur “Indie Luv”).
Villenoire – Whorn
Mieux que le Space Cowboys post hardcore qu’on pouvait craindre, Whorn célèbre en quelque sorte les retrouvailles de membres originaux d’electric)noise(machine. Ce le premier album résonne comme un message d’espoir à l’adresse de tous les groupes ayant splitté au moment des grands choix de vie (enfantement, déménagement, adoption d’un chien, changement de médicaments) : plus tard, peut-être, l’histoire se verra-t-elle offrir une suite.
Animistic Beliefs au Micro Festival (Liège)
Le Micro Festival de Liège reste une des meilleures occasions pour défricher le paysage musical chaque année et, en 2025, le DJ set d’Animistic Beliefs a tout rasé sur son passage. L’album Merdeka en donne un aperçu mais n’atteint pas les paroxysmes sans cesse dépassés, depuis une introduction quasi mystique jusqu’au point de non-retour de la frénésie gabber.
Mercury Rev – Yerself Is Steam (réédition)
Mint Records a réédité, presqu’en catimini, le premier album de Mercury Rev cette année. C’est l’occasion de rappeler à quel point leurs débuts étaient grandioses avant que le groupe devienne le champion de l’americana option verveine. 24 ans après sa sortie initiale, Yerself Is Steam est toujours cette cathédrale schizophrène entre orages shoegaze et comptines murmurées par un enfant apeuré de 2m15 (David Baker et sa voix désaxée quitteront le groupe rapidement, faisant de lui le Syd Barrett de son temps).
